Les gyms de qualité à bas prix : Apprentissages en temps de crise
Nous commencions notre réunion de gestion mensuelle en ce matin du jeudi 12 mars 2020 sans savoir que notre entreprise cesserait temporairement ses opérations trois jours plus tard. Un nouveau sujet était sur les lèvres du comité de gestion : étant donnée l\’évolution de la pandémie mondiale de Covid-19, quel est notre plan de contingence et quelles sont les prochaines étapes? Nous avons exploré plusieurs avenues comme augmenter la fréquence de nettoyage, sensibiliser les membres à l\’hygiène respiratoire, et modifier les opérations des gyms pour assurer la sécurité de nos membres et employés. Et finalement, comment ça fonctionne si nous devons fermer nos portes temporairement? Autant de questions, autant de réponses inconnues dans un contexte qu\’aucun des membres de notre équipe n\’a vécu auparavant.
Le dimanche 15 mars à 13h, le premier ministre, en point de presse, annonce la fermeture obligatoire de tous les services non essentiels dont les gyms font partie. Chez Éconofitness, la cellule de crise se met en place pour procéder à l\’arrêt temporaire des opérations sans savoir que celui-ci durerait 102 jours.
Le gym à bas prix est un commerce de service qui se consomme sur place. Contrairement aux autres produits de l\’industrie de la mise en forme, les attraits du gym à bas prix sont, évidemment, les bas prix, mais aussi la proximité et la qualité des installations. À ces éléments s\’appliquent difficilement les solutions typiques du commerce de détail, utilisées pendant la crise, telles que la vente en ligne et la livraison, ou même celles des acteurs traditionnels de l\’industrie de la mise en forme comme l\’entrainement virtuel. Même si une certaine catégorie de membre d\’Éconofitness s\’est tournée vers l\’entrainement virtuel à un certain moment pendant la crise, il reste que cette solution ne répond pas au même besoin que le gym à bas prix.
2 apprentissages réalisés
Tout défi amène ses apprentissages. Des 102 jours de fermeture des gyms au Québec, nous retenons deux apprentissages : la solidarité et la capacité d\’adaptation.
- La solidarité
D\’abord, la solidarité de l\’ensemble des parties prenantes a été le facteur clé de la réussite. L\’absence prolongée de revenus implique qu\’autant les actionnaires que les membres, employés, fournisseurs, bailleurs et créanciers doivent travailler à long terme dans une optique de pérennité des entreprises. C\’est la volonté de l\’ensemble de ces gens de voir l\’économie traverser les bouleversements qui a assuré une reprise pérenne.
Voici quelques actions concrètes posées chez Éconofitness :
Membres | Plusieurs membres ont choisi de poursuivre leurs paiements pendant la fermeture des gyms en échange d\’une remise de temps et d\’un mois gratuit en prime. Avec ces prêts, nous avons pu nous procurer l\’équipement de protection ainsi que nous approvisionner en fournitures consommables en vue de la désinfection quotidienne. |
Employés | Si nous avons dû procéder à des centaines de mises à pied temporaires, la majorité de notre équipe est demeurée fidèle et est de retour au travail depuis juin afin de servir les membres. Nous avons énormément de gratitude pour la petite équipe qui est demeurée au travail pendant la crise afin de maintenir les tâches essentielles. |
Fournisseurs, Bailleurs et Créanciers | Ce groupe a aussi été extraordinaire pendant la crise afin de nous permettre d\’avoir les liquidités nécessaires; les entreprises les plus solides ont offert des congés de paiement et, de notre côté, nous nous efforcions de payer les entreprises les plus à risque afin de maintenir en sécurité financière l\’ensemble de la chaine. |
2. La capacité d\’adaptation
Outre l\’impossibilité de servir les membres, une difficulté en situation de crise demeure la réorganisation humaine et financière qu\’il est nécessaire de mettre en place pour passer à travers une période d\’incertitude. Comme nous ne connaissions pas la durée de fermeture des gyms, nous devions mettre en place une structure qui nous permettait de durer dans le temps. Dans le contexte d\’un gym à bas prix, un facteur important est le nombre limité de ressources humaines nécessaires aux opérations en comparaison avec les autres catégories de gyms. Dans ce contexte, le mot d\’ordre était polyvalence. La petite équipe qui a maintenu le fort pendant la crise devait, en effet, faire preuve de polyvalence en touchant à tout. À bas la structure organisationnelle et les descriptions de tâches! Une cellule de crise travaille en équipe et est polyvalente en travaillant sur une seule mission commune : traverser la crise.
Et le futur?
La catégorie des gyms à bas prix ne semble pas menacée à moyen terme dans la mesure où une gestion stricte est réalisée à court terme. La pression financière est à son apogée avec la réduction des revenus et de la capacité ainsi que l\’augmentation des coûts liés aux mesures de sécurité en réponse au Covid-19. Ce fait est véridique dans la catégorie des gyms à bas prix comme pour l\’ensemble de l\’industrie et même de l\’économie canadienne et mondiale.
Il y a un impact majeur de la crise sur le futur de l\’industrie et c\’est l\’accélération des changements.
- Les gyms à bas prix vont sortir gagnants.
Le gym à bas prix répond à un besoin de mise à forme, pas cher, à proximité. La reprise graduelle de l\’économie et l\’impact de la crise sur les finances des ménages canadiens favoriseront le choix du gym à bas prix comme option la plus intéressante pour se mettre en forme sans s\’engager dans des dépenses importantes.
- Nous connaissons le potentiel de l\’entrainement virtuel.
La crise sanitaire nous a appris que l\’entrainement virtuel complémente le gym, mais ne le remplace pas. Si une bonne partie de la clientèle s\’est contentée du virtuel pendant la fermeture des gyms, elle est de retour au gym et fidèle. Comme dans le télétravail qui a été adopté pendant la fermeture des bureaux, beaucoup sont retournés ou sont prêts à retourner travailler dans leurs lieux physiques.
En conclusion, même si les 102 jours de fermeture complète des gyms au Québec ont été l\’un des plus grands défis connus de l\’industrie, il reste que nous avons appris et nous avons été solidaires pour assurer la pérennité des entreprises. Il faudra plus qu\’un virus pour venir à bout de l\’industrie canadienne de la mise en forme.